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17 mars 2021 3 17 /03 /mars /2021 19:24
Salles-Arbuissonnas en Beaujolais

Salles-Arbuissonnas en Beaujolais

Le village de Salles-Arbuissonnas en Beaujolais est célèbre pour son église et son cloître du XII ème siècle.

En 1787, une idylle des plus charmantes va se nouer au cœur même de ce nouveau Chapitre. Madame de Lamartine, Chanoinesse à Salles, hébergeait une jeune fille de seize ans, nouvellement arrivée. Monsieur le Chevalier Pierre de Lamartine, venant rendre visite à sa sœur, fut frappé par la grâce et l’esprit de Mademoiselle Alix des Roys. La jeune recluse et le bel officier s’aimèrent. Le mariage fut célébré le 4 janvier 1790. La même année naissait le futur poète, Alphonse de Lamartine, auteur de l’inoubliable poème “Le Lac”.

VI

« … Une des sœurs de mon père était chanoinesse d’un de ces chapitres nobles dans le Beaujolais, aux bords de la Saône, entre Lyon et Mâcon ; elle avait fait ses vœux à vingt et un ans. Elle y avait une maison que mon grand père avait bâtie pour elle. Elle y logeait une charmante amie de seize ans, qui venait d’entrer au chapitre. Mon père, en allant voir sa sœur à Salles (c’est le nom du village), fut frappé des grâces, de l’esprit et des qualités angéliques de cette jeune personne. La jeune recluse et le bel officier s’aimèrent. La sœur de mon père fut la confidente naturelle de cette mutuelle tendresse. Elle la favorisa, et, après bien des années de constance, bien des obstacles surmontés, bien des oppositions de famille vaincues, la destinée, dont le plus puissant ministre est toujours l’amour, s’accomplit, et mon père épousa l’amie de sa sœur.


VII

Alix des Roys, c’est le nom de notre mère, était fille de M. des Roys, intendant général des finances de M. le duc d’Orléans. Madame des Roys, sa femme, était sous-gouvernante des enfants de ce prince, favorite de cette belle et vertueuse duchesse d’Orléans que la révolution respecta, tout en la chassant de son palais et en conduisant ses fils dans l’exil et son mari à l’échafaud. M. et madame des Roys avaient un logement au Palais-Royal l’hiver, et à Saint-Cloud l’été. Ma mère y naquit ; elle y fut élevée avec le roi Louis-Philippe, dans la familiarité respectueuse qui s’établit toujours entre les enfants à peu près du même âge, participant aux mêmes leçons et aux mêmes jeux.

Combien de fois ma mère ne nous a-t-elle pas entretenus de de l’éducation de ce prince qu’une révolution avait jeté loin de sa patrie, qu’une autre révolution devait porter sur un trône ? Il n’y a pas une fontaine, une allée, une pelouse des jardins de Saint-Cloud que nous ne connussions par ses souvenirs d’enfance avant de les avoir vues nous-mêmes. Saint-Cloud était pour elle son Milly, son berceau, le lieu où toutes ses premières pensées avaient germé, avaient fleuri, avaient végété et grandi avec les plantes de ce beau parc. Tous les noms sonores du dix-huitième siècle étaient les premiers noms qui s’étaient gravés dans sa mémoire.

Madame des Roys, sa mère, était une femme de mérite. Ses fonctions dans la maison du premier prince du sang attiraient et groupaient autour d’elle beaucoup de personnages célèbres de l’époque. Voltaire, à son court et dernier voyage à Paris, qui fut un triomphe, vint rendre visite aux jeunes princes. Ma mère, qui n’avait que sept à huit ans, assista à la visite, et, quoique si jeune, elle comprit, par l’impression qui se révélait autour d’elle, qu’elle voyait quelque chose de plus qu’un roi. L’attitude de Voltaire, son costume, sa canne, ses gestes, ses paroles, étaient restés gravés dans cette mémoire d’enfant comme l’empreinte d’un être antédiluvien dans la pierre de nos montagnes.

D’Alembert, Laclos, madame de Genlis, Buffon, Florian, l’historien anglais Gibbon, Grimm, Morellet, M. Necker, les hommes d’État, les gens de lettres, les philosophes du temps, vivaient dans la société de madame des Roys. Elle avait eu surtout des relations avec le plus immortel d’entre eux, Jean-Jacques Rousseau. Ma mère, quoique très-pieuse et très-étroitement attachée au dogme catholique, avait conservé une tendre admiration pour ce grand homme, sans doute parce qu’il avait plus qu’un génie, parce qu’il avait une âme. Elle n’était pas de la religion de son génie, mais elle était de la religion de son cœur.

 

VIII

Le duc d’Orléans, comte de Beaujolais aussi, avait la nomination d’un certain nombre de dames au chapitre de Salles, qui dépendait de son duché. C’est ainsi et c’est par lui que ma mère y fut nommée a l’âge de quinze à seize ans.
J’ai encore un portrait d’elle fait à cet âge, indépendamment du portrait que toutes ses sœurs et que mon père lui-même nous ont si souvent tracé de mémoire. Elle est représentée dans son costume de chanoinesse. On voit une jeune personne, grande, élancée, d’une taille flexible, avec de beaux bras blancs sortant, à la hauteur du coude, des manches étroites d’une robe noire. Sur la poitrine est attachée la petite croix d’or du chapitre. Par-dessus ses cheveux noirs tombe et flotte, des deux côtés de la tête, un voile de dentelles moins noires que ses cheveux. Sa figure, toute jeune et toute naïve, brille seule au milieu de ces couleurs sombres.

Alphonse de Lamartine
«Les Confidences 1863 (Œuvres complètes tome 29, p. 17-34).
Livre premier, paragraphe V à VIII

Décembre 2020 au Crêt du Ris

Même à Noël !!!

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12 juillet 2019 5 12 /07 /juillet /2019 17:29
Giboulées

Giboulées

Février 2019 au Crêt du Ris

Au cours de l'année, les chardons sont très indésirables dans les vignes, mais en hiver ils deviennent de jolis compagnons durant la taille ...

Les chatons apparaissent sur les saules sauvages du Crêt du Ris

Les chatons apparaissent sur les saules sauvages du Crêt du Ris

« Mais la nature est là qui t'invite et qui t'aime ;
Plonge-toi dans son sein qu'elle t'ouvre toujours
Quand tout change pour toi, la nature est la même,
Et le même soleil se lève sur tes jours. »

Alphonse de LAMARTINE  1790 - 1869

Le vallon

 

Le 28 février 1869, il y 150 ans, Alphonse Lamartine décède à Paris.

 

Lors d’un passage dans le Beaujolais, venez à Salles en Beaujolais (Salles-Arbuissonnas en Beaujolais) Vous pourrez voir la maison de Suzanne de Lamartine. Elle recevait parfois la visite de son frère, Pierre de Lamartine, chevalier de Pratz, capitaine de cavalerie.

 

Pierre rencontra Alix des Roys qui était hébergée par Sa sœur, Suzanne.

 

[ Alix  a  14  ans  quand  sa  mère  obtient  du  duc  d’Orléans  des  lettres  d’admission  au  chapitre de  Saint-Martin de Salles-en-Beaujolais.

Les obligations se limitaient à:

- porter les insignes du chapitre (petite croix qui pend à un cordon violet avec liseré d’or fixé à l’épaule par deux glands d’or, voile léger se portant «à la façon d’une parure»),

- rendre leurs devoirs à la prieure

- assister aux offices (une heure le matin et ¾ d’heure le soir). Cette  dernière  astreinte  est  imposée  uniquement  pendant  la  période  dite  «rigoureuse»,  sorte  de noviciat. La règle autorisait les chanoinesses à passer deux mois de l’année dans leur famille. ]

 

Ils se marièrent en 1790  et eurent un fils : Alphonse de Lamartine

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19 août 2017 6 19 /08 /août /2017 14:29
Sécheresse exceptionelle !

Sécheresse exceptionelle !

... Et le soleil de cet été 2017 continue de chauffer les collines du Beaujolais ...

Les vieilles vignes tentent de résister au manque d'eau venue du ciel ; grâce à leurs très longues racines, elles puisent l'humidité contenue dans les roches granitiques souterraines, ce qui explique en partie pourquoi les feuilles restent vertes. Mais les grappes souffrent de cet ensoleillement parfois extrème, et attendent désespérément la pluie ...

Heureusement, dans une semaine c'est les vendanges !!!!

 

Le 15 août dans les vignes

Le 15 août dans les vignes

Pas de jour férié pour le Roi Soleil ...

La sirène à deux queues

La sirène à deux queues

Petite escapade pendant cet été chaud et lumineux, à Belleville-su-Saône, pour une visite de la magnifique église du 12ème siècle, dont la première pierre fut posée en 1168.

Mais c'est une si longue histoire, étonnante et passionnante qu'il faudrait plusieurs pages pour la résumer !

La Sirène à deux queues, moitié mâle, moitié femelle, elle a souvent été représentée sur les monuments du Moyen Age - quand les motifs païens ornent les édifices religieux romans ... et elle est toujours là, ayant surmonté les périodes d'inquisition et de fanatisme, à nous saluer lorsqu'on entre dans l'église par le côté.

Visite de l'église à suivre avec Guillaume de Beaujeu.

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2 avril 2017 7 02 /04 /avril /2017 19:09
Février 2017 au Crêt du Ris

Sous nos yeux, une histoire qui remonte  jusqu'au  12ème siècle.

Au premier plan la Cadole construite à la fin du 19ème siècle

Sur la colline d'en face, le Château Morel (à gauche) construit au 19ème siècle (1875) et le Château de l'Hestrange (à droite) dont une partie est du 16ème siècle.

Et tout en haut de la dernière colline, la Chapelle de Saint Bonnet qui date du 12ème siècle

Chateau Morel

Chateau Morel

Construit vers 1875 par Louis Alfred Victor de Lassuchette, sous préfet de Villefranche, puis conseiller de préfecture, secrétaire général et percepteur à Perrache, maire de Blacé de 1876 à 1878.

Il fit don du château à son amie née Jeanne Costal, qui épouse à Lyon 5ème le 28 septembre 1870 Eugène Alexandre Léon Sibour. Née à St Etienne 42 de Jean Marie et Joséphine Julien, elle décède au Paragard (hameau de Blacé) le 16 août 1892 âgée de 53 ans.

M. et Mme Joseph Morel achetèrent le domaine en 1898.

Chateau de l'Hestrange

Chateau de l'Hestrange

Au 16ème siècle, aurait été constitué par une tour de guet. Au cours du 18ème siècle, on pense que se furent les Nicolau seigneur de Montribloud qui construisirent un pavillon de chasse.

Au début du 19ème siècle, Anne Françoise de Montribloud veuve de Barthélemy Ferru de Plantigny voulu donner un style plus classique et plus parisien à sa maison de campagne.

En avril 2000, Laurent et Blandine Metge-Toppin rachetèrent le domaine à la Caisse d’Epargne de Bourg en Bresse qui l’avait acheté à Mme   Laurent et Blandine Metge-Toppin rachetèrent le domaine à la Caisse d’Epargne de Bourg en Bresse qui l’avait acheté à Mme  Muller.

Laurent Metge-Toppin est producteur de Beaujolais-Villages.

Chapelle de St Bonnet

Chapelle de St Bonnet

La chapelle est du 12ème siècle, d’architecture romane, et a été remaniée au 17ème et 18ème siècle

La chapelle est dédiée à Saint Bonnet, évêque de Clermont au 8ème siècle. C’était un lieu de pèlerinage pour guérir de la goutte et des maux de tête. Le clocher carré, massif, repose sur des portiques en plein cintre, intégrés dans la maçonnerie. Le portail latéral est orné par deux chapiteaux. L’abside comporte cinq pans. L’état du monument est assez dégradé.

C’était un lieu de pèlerinage pour guérir de la goutte et des maux de tête.

 

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  • Gérard

"Tu dis que c'est l'heure de vivre,

Que le moment de vivre est court,

Que ton dieu veut que l'on s'enivre

De parfum, de vin et d'amour ! "

Anna de Noailles

 

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